samedi 14 juillet 2007

Citation du jour

"Je pense donc je suis."
DESCARTES
Cette formule - la plus célèbre de toutes en philosophie - découle logiquement de la généralisation du doute. Car si je peux douter de toutes choses, y compris des vérités mathématiques, je ne peux pas douter que je doute, ou que c'est moi qui doute. Par conséquent, ce moi qui doute existe. Certes, il n'existe peut-être pas « en chair et en os », puisque l'existence des choses sensibles a été mise en doute, il se peut que je rêve et que tout ce que j'attribue à ma nature soit faux. Mais il est impossible que, pensant voir toutes les choses, je ne sois pas ou je n'existe pas, moi qui pense ainsi les voir, les toucher et les sentir.
Les conséquences de ce raisonnement, si simple en apparence qu'il en paraît tautologique, sont considérables. D'ailleurs la plupart des philosophes qui ont adressé à Descartes (sur sa demande) des objections à ses Méditations ont manifesté leur étonnement devant cette démarche qui inverse, semble-t-il, l'ordre naturel des choses : les choses extérieures ne précèdent-elles pas la pensée que l'esprit en a ? ne faut-il pas qu'il existe un monde extérieur pour que son idée se trouve dans l'esprit ? Non, leur répond Descartes, l'existence de ce monde est extrêmement vraisemblable tant qu'on n'en doute pas, mais elle ne résiste pas à un doute radical et général, alors que seule la pensée de celui qui doute possède la certitude absolue recherchée en métaphysique. Comme il faut commencer par ce qui est le plus certain, le cogito devient avec Descartes le premier principe de la philosophie, « la terre ferme, dit Descartes, sur laquelle j'ai posé les fondements de ma philosophie ». Un nouveau continent s'est alors découvert à lui.