mercredi 11 juillet 2007

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Le verdict de la Cour suprême à l’encontre des cinq infirmières et du médecin bulgares est tombé : ce sera la peine capitale. Mais les six condamnés, accusés d’avoir inoculé le virus du sida à 438 enfants de Benghazi, ont un dernier espoir. Celui de voir commuer leurs peines de mort en peines de prison. Mardi soir, la Fondation Kadhafi, une association caritative présidée par Seif Al-Islam Kadhafi, fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a en effet annoncé que les familles des enfants avaient accepté des compensations financières. L'accord a été passé entre les familles et le fonds spécial d'aide aux victimes créée en 2005 par Tripoli et Sofia, sous l'égide l'Union européenne pour indemniser les familles des enfants malades. Cet accord n’a eu aucune incidence sur le verdict de la Cour suprême, mais pourrait tout même permettre un règlement de l’affaire. Le compromis avec les familles pourrait être présenté au Conseil supérieur des instances judiciaires.
Aveux sous la torture

Emprisonnés depuis février 1999, les infirmières Kristiana Valtcheva, Nassia Nenova, Valia Tcherveniachka, Valentina Siropoulo et Snejana Dimitrova ainsi que le médecin d'origine palestinienne, Achraf Joumaa Hajouj, clament leur innocence, affirmant que leurs aveux ont été arrachés sous la torture.Les six soignants étaient à l’époque venus renforcer les équipes médicales de l’hôpital national de Beghazy, la deuxième ville du pays, témoignant des mauvaises conditions d’hygiène du lieu. Depuis 56 enfants sont décédés du virus du Sida.Les cinq infirmières et le médecin ont déjà été condamnés à la peine capitale en 2004 et en décembre dernier. Et ce malgré les témoignages et les preuves médicales montrant que le VIH sévissait à l'hôpital de Benghazi avant même leur arrivée. Sofia estime que ses ressortissantes servent de boucs émissaires aux autorités libyennes qui veulent masquer les conditions d'hygiène déplorables qui régnaient dans l'établissement lors des contaminations. La Libye avait déjà tenté de conclure un accord avec la Bulgarie en vertu duquel le gouvernement bulgare verserait 10 millions d’euros à chaque famille d’enfant contaminé. Mais pour Sofia, accepter un tel accord reviendrait à reconnaître la culpabilité des infirmières. Depuis le début de la crise, la communauté internationale fait, en vain, pression sur la Libye pour qu'elle libère les six soignants. Cette affaire a empêché les tentatives de Tripoli de renouer des liens diplomatiques avec les Etats-Unis et l'Union européenne.